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Les meilleurs outils d'IA "made in France"
Comment s'y retrouver dans la jungle des outils d'IA ? J'ai testé et sélectionné les 4 meilleurs outils français qui combinent efficacité et éthique.
Bonjour !
Aujourd’hui on va parler des Français. Alors pas de celles et ceux qui vont devoir voter dimanche prochain pour éviter (ou pas) le chaos, mais des Français qui proposent des solutions vraiment utiles dans l’univers impitoyable de l’intelligence artificielle.
Pourquoi ? Parce que, vois-tu, il y a 67200 startups d’intelligence artificielle en 2024. Et que, haha, leur nombre a tout simplement doublé depuis 2017. Parmi elles combien proposent un outil vraiment utile ? Combien seront encore vivantes dans six mois ?
Alors dans un éclair de génie, je me suis dit : il nous faut une méthode.
La mienne est très simple. Il suffit de sélectionner des outils français.
Oui.
D’abord parce que c’est un moyen de de soutenir les petits entrepreneurs dans la jungle plutôt sino-britanico-américaine de l’IA. Mais aussi parce que ces startups tricolores portent souvent une attention particulière aux questions d’éthique et de confidentialité.
J’ai donc passé ces deux dernières semaines à tester pour toi les meilleurs outils d’IA français et à discuter avec leurs fondateurs. Tu vas voir, c’est passionnant.
Je suis Benoît Raphaël, et un dimanche sur deux (enfin, hum, parfois trois), avec Thomas Mahier (ingénieur en IA) et FlintGPT (robot un peu simplet mais gentil), je te propose de mieux comprendre et maîtriser l’intelligence artificielle.
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Ce dimanche, j’ai tenté un format légèrement différent des autres éditions. Après avoir analysé vos votes, FlintGPT m’a dit : il faut faire du contenu plus varié et plus structuré. Donc j’ai, hum, structuré. Tu me diras ce que tu en penses.
Voici comment tu vas devenir plus intelligent avec Génération IA :
→ Explore 4 outils français super utiles et rencontre leurs fondateurs.
→ Découvre pourquoi ChatGPT a été décrit par un scientifique comme “une machine à raconter des conneries”.
→ Apprends à faire de jolies vidéos en 2 minutes.
→ Et… surprise : essaie gratuitement la meilleure IA du moment !
Bon, pour commencer, deux petits bémols :
Les outils français ne sont pas très nombreux, mais ils ont pas mal d’atouts face à la concurrence. J’en ai sélectionné quatre pour toi. Et j’ai fait l’effort de tous les rencontrer.
Je n’ai vu que des hommes. Ce n’est pas spécifique à la France, c’est un fléau qui touche tout le secteur. Ce dernier compte moins de 30% de femmes.
Ceci posé, j’ai adoré cet exercice. J’ai rencontré des entrepreneurs passionnés, souvent très humbles, préoccupés par leur impact, soucieux des questions d’éthique. Et puis ça permet de mettre un visage sur des technologies qui en sont souvent dépourvues. Je te propose donc une première sélection. Mais je te préviens : je suis loin d’avoir fait le tour, il y en aura d’autres à l’avenir. Et puis il faut aussi que j’aille voir nos amis Belges, Suisses et Québecquois !
Voici donc 4 outils que tu peux tester dès aujourd’hui. J’ai eu un vrai coup de coeur pour le dernier. Et je suis sûr que tu ne le connais pas.
Comme d’habitude, tu n’es pas obligé(e) de tout lire. Sauvegarde cette lettre pour la consulter plus tard et partage la avec celles ou ceux que ça pourrait intéresser !
1. Dust, la plateforme qui va te faire quitter ChatGPT
Avec Dust, tu peux créer des équipes d’assistants et les faire interagir dans la même conversation.
Pourquoi j’ai choisi Dust ? Dust est mon outil d’IA chouchou depuis plusieurs mois. J’en avais déjà parlé ici. Je l’utilise tous les jours, et je découvre régulièrement de nouveaux usages. Dust peut même remplacer ta version payante de ChatGPT.
Les atouts de Dust :
Dust est une plateforme de chatbots qui te permet d’utiliser les meilleurs modèles d’IA payants du moment : GPT-4o, Claude, Gemini, Mistral… C’est intéressant parce que chaque modèle a ses avantages (par exemple Claude est meilleur pour l’écriture créative, GPT-4o meilleur pour faire des rapports complets…).
Il te permet de les faire travailler sur ta documentation. Tu peux brancher tes chatbots sur des documents hebergés sur Google Docs ou directement sur la plateforme. Tu peux aussi les brancher sur une base de données Notion ou Slack.
Dust est une boîte française donc elle respecte le RGPD et la confidentialité. Tu peux choisir les dossiers que tu partages avec Dust, mais aussi les personnes avec qui tu les partages, et tout est crypté.
Mais le plus intéressant avec Dust, c’est la création d’assistants spécialisés. Un assistant c’est quoi ? Eh bien c’est quand tu demandes à GPT-4 ou Claude par exemple de réaliser une fonction bien précise. Tu peux créer un assistant très simplement : c’est une instruction en langage naturel qui le met dans un rôle, lui donne une tâche, un format et des exemples. Et qui peut aussi être associé à une documentation spécifique. Tes instructions peuvent contenir jusqu’à 100.000 caractères.
Pour chaque assistant je décris sa mission, et je choisis le modèle le plus pertinent.
Pourquoi c’est malin ? Parce que spécialiser une IA (comme GPT-4 ou Claude) permet de la rendre beaucoup plus efficace. C’est grâce à Dust, par exemple, que j’ai pu écrire un roman en 7 jours en faisant intervenir à tour de rôle des assistants dédiés : l’un jouait le rôle de l’écrivaine, l’autre d’une scientifique (pour la crédibilité des descriptions). J’ai aussi créé un éditeur, ou encore un lecteur et même un personnage. Tu peux aussi imaginer un assistant qui gère la vision stratégique, un qui écrit, un qui relit. Un qui propose des idées, un autre qui vient les challenger… Un qui analyse un fichier excel, l’autre qui en fait une histoire etc.
Et avec Dust, tu peux les faire intervenir dans la même conversation. L’art du prompt devient l’art du management d’IA…
Dust propose même des modèles d’assistants à personnaliser toi-même qui regroupent une vaste gamme d’usage. De l’écriture à l’analyse de données.
C’est d’ailleurs la vision de Stanislas Polu, le co-fondateur de Dust, dont la dernière mise à jour renforce cette approche de l’IA en tant qu’équipe d’agents. Dans les prochaines versions, l’assistant “va même pouvoir décider quelle action prendre en fonction de l'instruction, comme faire une recherche sur le web ou plutôt sur sa documentation interne”, ou encore générer du code pour réaliser des calculs les données.
Les défauts de Dust :
Pour l’instant, les assistants ne peuvent pas aller sur Internet (mais ça sera disponible dans la prochaine mise à jour).
Les assistants ne peuvent ni générer ni analyser des images.
Les versions des modèles accessibles ne sont pas toujours très précis (par exemple on ne sait pas si l’on utilise GPT-4 Turbo ou GPT-4o, qui sont pourtant des modèles très différents).
Il ne sait pas lire les documents word (en .doc), il faut les passer en pdf ou en fichier “txt”.
Les humains derrière la machine : Lors de ma première rencontre avec Stanislas Polu, ce qui m'a frappé, c'est sa passion. Et je ne sais pas si tu as remarqué, mais les vrais passionnés sont souvent les plus humbles. Stanislas est chercheur en “computer science”. Diplomé de Stanford, il y a rencontré son associé, l’ingénieur Gabriel Hubert. Stanislas a travaillé 3 ans chez OpenAI avant de retrouver son ami (passé chez Alan) pour monter Dust en 2022, à Paris. Quelques semaines plus tard, la startup levait 5M€ auprès de plusieurs investisseurs, dont le fonds le plus mythique de la Silicon Valley : Sequoia Capital.
Gabriel Hubert et Stanislas Polu
Combien ça coûte ? 29€/mois et par utilisateur. Idéal en solo ou pour des petites équipes. Si tu travailles dans une grande entreprise, je te recommande de créer un compte par équipe plutôt que de déployer Dust sur l’ensemble des collaborateurs. Dans chaque équipe tu peux décider de qui a accès à quel assistant (et à quelle documentation).
Pour qui ? Pour toute personne qui a un usage avancé de l’IA générative, et pour les petites équipes.
Tester Dust : https://dust.tt/
2. Sezam, le générateur d’images pour les nuls
Pourquoi j’ai choisi Sezam ? Parce qu’il permet de te constituer une banque d’images de qualité sans prise de tête. Pas besoin de connaître “l’art du prompt”. Tu dis ce que tu veux, sans donner de détails, tu choisis le style qui t’intéresse, et voilà. Sezam propose une approche éthique (tu vas voir qu’elle n’est pas à 100% mais c’est déjà mieux que les autres outils d’IA).
Les atouts de Sezam :
C’est un outil d’IA pré-configuré, c’est à dire que tu n’as pas besoin de savoir prompter pour avoir le résultat que tu veux. Il te suffit de choisir le type de rendu dans une galerie de styles (logos, illustrations, photos réalistes) pour générer une “bonne” image.
Les images photoréalistes sont d’excellente qualité.
C’est un outil qui respecte les droits d’auteur : les styles proposés par Sezam ont été réalisés à partir d’images libres de droits (ou générées par le designer de l’entreprise). L’outil s’appuie cependant sur Stable DIffusion, un modèle d’IA Open Source qui, lui, a été entrainé sur des images dont toutes ne sont pas libres de droit. Mais cette surcouche artistique proposée par Seza vient effacer en grande partie le risque de te retrouver avec une image proche d’une oeuvre protégée.
Tu peux demander à l’équipe Sezam de générer pour toi (enfin surtout pour ta boîte) un style unique (en lui envoyant par exemple ta charte).
Tu peux générer des banques d’images par thème que tu vas pouvoir ré-utiliser pour toutes tes publications (ça change des banques d’images payantes et souvent banales).
Tu peux modéliser un objet ou un personnage et le reproduire dans tes images. Sezam utilise la technique des “LORA” pour le faire. Super intéressant si tu veux faire des images pour tes produits (comme un veste, un flacon etc).
Tu peux retirer l’arrière plan de ton image et l’agrandir (jusqu’à 4096×4096 pixels).
Les défauts de Sezam :
Sezam a les défauts de ses qualités : plus accessible veut dire moins maîtrisable en dehors des styles qui te sont proposés (sauf à demander à Sezam de te générer ton style).
L’IA respecte moins tes instructions qu’un Midjourney ou un Dall-E par exemple : si tu veux tel objet ou tel personnage à tel endroit, tel détail, telle couleur… eh bien l’IA fera un peu ce qu’elle veut.
Il n’y a pas encore de fonctionnalités “d’inpainting” : c’est à dire la capacité d’éditer tes images comme avec Midjourney ou Adobe.
Le catalogue de style est encore faible. Et pour créer ton propre style, c’est encore un peu cher pour une petite structure.
Les humains derrière la machine : Sezam est une très jeune startup française. Le projet a été lancé en novembre 2023 par trois passionnés, dont un designer : Aurélien Gomez (UX Design), Nicolas Papin (CEO/CTO) et Yohann Deroeck (sales / marketing). Tous trois portent une vision : rendre la créativité accessible au plus grand nombre, même sans compétences. Sezam respecte les droits des artistes et envisage même de développer des collaborations avec ces derniers pour proposer des styles uniques, inspirés par de vrais humains rémunérés. Sezam n’a pas encore levé de fonds.
Combien ça coûte ? Gratuit jusqu’à 50 images. Après il faut payer : 12€ pour 300 images par mois, 49€ pour 1500 images, 499€ pour un nombre illimité et la possibilité de créer ses propres styles (compte tout de même 1990€ pour générer un style).
Pour qui ? Pour les entreprises ayant un besoin conséquent d’images d’illustration ou de mettre en scène leurs produits sans faire appel à un studio photo. Si tu es un(e) artiste, cet outil n’est pas pour toi (sauf si tu veux contribuer à leur catalogue).
Tester Sezam : https://sezam.ai/
3. Noota, le robot cocorico qui s’invite dans tes réunions
- Pourquoi j’ai choisi Noota ? Parce que c’est mon outil de retranscription de réunion en ligne préféré ! Il respecte la confidentialité des échanges, il est meilleur en retranscription audio que la plupart des outils existants (notamment en français) et il propose une large galerie de modèles pour le traitement des rendus (réunion, interview, podcasts…).
- Les atouts de Noota :
Noota est un robot qui se glisse dans tes visio-conférences. Il te suffit de l’inviter dans tes réunions. C’est très simple, il a une petite adresse mail. Une fois dans la réunion, il enregistre tout (la vidéo et le son), et te propose un compte-rendu personnalisé.
Il peut aussi transcrire tous tes fichiers vidéo ou son (comme un podcast ou une vidéo d’une table ronde par exemple). Il repère les intervenants et peut te dire qui a dit quoi.
Tu peux l’associer à une extension Chrome qui te permet de prendre des notes complémentaires, d’avoir des retours sur le ressenti des participants ou des conseils en direct pour réussir ton entretien d’embauche.
Il propose des modèles de compte-rendu que tu peux personnaliser de façon très intuitive.
Il est utile pour les réunions, mais a aussi été optimisé pour les entretiens (d’embauche, de vente ou d’interview journalistique), afin de t’aider à ne rater aucune info essentielle.
Tu peux le connecter à ton calendrier et à ton CRM (ton fichier client).
Les données sont hébergées en France et sont cryptées.
Tu peux activer une option qui prévient tes interlocuteurs qu’une IA va retranscrire l’entretien.
Les participants à la réunion reçoivent le compte-rendu par mail.
- Les défauts de Noota :
La retranscription n’est pas parfaite (même si elle est meilleure que celle de la plupart des autres outils) ce qui peut fausser tes comptes-rendus. Je te recommande d’utiliser l’extension pour corriger l’IA ou compléter en direct pendant ta réunion.
Il a un problème avec les entités nommées (les noms de personne et de marque). On peut le personnaliser dans la version la plus chère, mais c’est un peu laborieux.
La maitrise n’est pas toujours évidente : si tu ne fais pas attention, l’IA s’invite dans toutes tes réunions et tu vas vite épuiser ton forfait, même si l’interface s’est considérablement améliorée sur ce point.
- Les humains derrière la machine : Quand il était petit, Alexandre Duffaut (le CEO), voulait être inventeur. Il a rencontré son co-fondateur, Darius Alnaddaf, en école d’ingénieur. Après une carrière de commercial en Australie, Alexandre est rentré en France avec l’objectif de monter sa boîte (“je pouvais avoir un super poste, mais j’ai préféré entreprendre”). Noota a été créé en 2019, mais c’est en 2022 que le projet de plateforme est vraiment lancé avec l’explosion des IA génératives. Sa vision : les gens ont besoin de prendre des notes (notamment dans le recrutement) mais surtout de pouvoir les exploiter. Leur focus ? La confidentialité des données.
Alexandre Duffaut
- Combien ça coûte ? 19€/mois pour 1000 minutes de réunion (16 réunions d’une heure). 39€/mois pour un usage illimité (ce qui le rend très attractif) et pour créer un vocabulaire personnalisé.
- Pour qui ? Recruteurs, candidats, étudiants, créateurs de contenus, journalistes, commerciaux, managers, responsables d’associations, enseignants…
- Tester Noota : https://www.noota.io/
4. Dicte, le petit génie de la prise de notes
Dicte est disponible sur mobile. Tu le poses sur la table, tu appuies sur le gros bouton rouge, et voilà !
- Pourquoi j’ai choisi Dicte ? Ah la la… alors lui c’est un vrai coup de coeur. J’ai adoré mon échange avec son fondateur, Ciprian, qui veut faire de la technologie un levier d’inclusivité. Mieux : j’ai été bluffé par la qualité de l’outil. Vraiment bluffé. Dicte n’est qu’en version “beta” et donc encore en développement, avec une grosse marge de progression. Alors je t’invite à le découvrir avant tout le monde !
- Les atouts de Dicte :
Une fois la transcription réalisée, on peut produire différents types de rapports ou discuter avec un chatbot.
Dicte est une application mobile que tu peux emmener partout avec toi pour prendre des notes. Utilises-le quand tu es en réunion avec des gens, ou quand tu es en réunion avec toi-même et que tu as besoin de ne pas oublier l’idée de génie que tu viens d’avoir.
Dicte enregistre l’audio et te rédiges en quelques minutes une retranscription de l’échange en texte.
Il propose différents formats de compte-rendus, de la mindmap à l’analyse des points clés en passant par un rendu “FALC” (“facile à lire et à comprendre”) pour les déficients mentaux.
C’est aussi un super outil de prise de notes personnelles (je l’utilise pour mes notes quand j’ai besoin d’éclaircir mes idées ou pour mes interviews).
La qualité de la transcription audio est… incroyable ! Quasiment aucune faute. On est pas loin du 100%. Voire même parfois du 110% parce que Dicte améliore ce que tu dis (avec un logiciel de “reconstruction phrastique”).
Le secret ? L’agentivité. Dicte n’est pas “une IA” mais une équipe d’IA qui bossent ensemble pour obtenir la meilleure compréhension de ce qui est enregistré. Chaque assistant va vérifier ou enrichir le travail de l’autre. Il y a même un assistant dédié aux entités nommées, un autre aux subtilités culturelles selon la langue utilisée (6 langues supportées). Il y en a aussi un qui vérifie que l’IA n’invente pas des trucs dans le compte-rendu.
L’obsession de Dicte : la confidentialité. Les IA sont open source ou européens. Tu l’utilises via une application mobile, et dans ce cas les données sont anonymisées et traitées dans un serveur dédié auquel personne n’a accès. Ou mieux : tu peux utiliser un boîtier Dicte. C’est un objet que tu poses sur la table en réunion. Et là, rien ne sort de la pièce. Tout est enregistré et traité en local (hors-ligne donc) par le boîtier.
Dans la version entreprises, tu peux demander des modèles personnalisés de rendus, selon ta charte.
- Les défauts de Dicte :
C’est une version “beta” donc tu ne peux pas trouver l’application sur l’AppStore d’Apple ou Android. Il faut t’inscrire sur le site, tu reçois un mail qui t’explique comment l’essayer gratuitement : il faudra télécharger une application de test (c’est très simple).
Si la transcription est presque parfaite, Dicte a encore un peu de mal à identifier qui parle. Il fait encore quelques erreurs (que tu pourras corriger dans le document).
Dans la version gratuite, tu ne peux pas (encore) personnaliser ton compte-rendu (à la différence d’Audiopen par exemple). En attendant, Ciprian m’a donné une astuce de pirate : pour retraiter tes notes, vas sur "app.dicte.ai" et ouvre le fichier “Transcription”. Une fois dans le fichier, écris “"Actions à suivre dans l'analyse" (entre “Résumé succint” et “Transcription”). Puis écris tes instructions. Elles seront alors suivies par l’IA pour personnaliser le fichier “compte-rendu”.
Tu ne peux pas le connecter à une réunion en ligne, mais c’est un choix du fondateur (qui trouve que les réunions en présentiel c’est mieux). Sauf si tu allumes le haut-parleur et place ton smartphone près de l’ordinateur.
- Les humains derrière la machine : Ciprian Melian fait des recherches dans le traitement automatique des langues depuis les années 2000. Il parle 4 langues et demi. Son obsession : l’inclusivité. Avec son entreprise, Livdeo (éditrice de Dicte), il a créé des outils permettant l’accès à la culture à des populations qui en sont éloignées, notamment les déficients mentaux. Livdeo est une entreprise franc-comtoise, basée à Besançon. Elle n’a pas encore levé de fonds.
Ciprian Melian
- Combien ça coûte ? C’est gratuit pour l’instant, donc profites-en !
- Pour qui ? Pour tous ceux qui ont besoin de prendre des notes. Et pour les entreprises qui ont besoin d’un outil ultra-confidentiel (avocats, administrations…).
- Tester Dicte : https://www.dicte.ai/
Petit bonus : dans son compte-rendu, l’IA de Dicte s’est amusée à dresser mon profil psychologique par rapport à mes questions et à mes réactions lors de l’interview. Pas mal !
Benoît Raphaël : Curieux, pragmatique, orienté solution, sensible à l’éthique et à l’inclusion.
C’EST OFFICIEL
ChatGPT est une “machine à bullshit”
(Source : Gradient Flow)
Cet article scientifique est un régal. Il rue dans les brancards et te permet en même temps de bien comprendre comment fonctionne les modèles de langage (la technologie derrière les IA comme ChatGPT).
On a pris l’habitude de considérer que ChatGPT et ses amis “hallucinaient”, c’est à dire que, parfois (dans 2 cas sur 10 environ), ils se trompaient dans leurs réponses. Mais, selon, trois chercheurs de l’Université de Glasgow, ce n’est pas exact. ChatGPt n’hallucine pas. “Il raconte des conneries” (“bullshit” en anglais).
La différence entre “halluciner” et “raconter des conneries” est subtile mais fondamentale : quand une IA hallucine, cela signifie qu’elle se trompe mais sans intention de tromper. Quand elle “raconte des conneries”, l’IA se fiche complètement de savoir si elle se trompe ou pas. Son but n’est pas de dire la vérité, mais de t’impressionner ou de ne pas te décevoir.
Attention, cela ne veut pas dire que ChatGPT se trompe tout le temps. Les scientifiques reconnaissent qu’en fait, ce n’est pas souvent le cas. Cependant, poursuivent-ils, il n’en reste pas moins, structurellement, une “machine à raconter des conneries”. Pourquoi ?
Parce que, au-delà du côté rigolo de ce constat, cette distinction entre hallucination et bullshit est “cruciale”, comme dirait ChatGPT. Le fait qu’il ne se préoccupe pas de dire la vérité (même s’il la dit souvent) signifie qu’il ne pourra jamais s’améliorer à 100%. Il racontera toujours des conneries.
Dans son excellente newsletter (“Gradient Flow”), Ben Lorica suggère que les concepteurs d’IA vont devoir mettre en œuvre de nouvelles techniques pour tenir compte ce défaut de naissance. Comme par exemple l’intégration de routines vérification des faits (“fact-checking”). Une sorte de petit génie interne qui dirait à l’IA : “Toc toc, attention, là tu racontes des conneries !”.
Et, plus pragmatiquement, cela signifie qu’il est préférable que tu sois conscient de cette particularité agaçante lorsque tu utilises une IA.
COUCOU
La meilleure IA du moment est… gratuite !
Claude Sonnet propose en plus “artifact”, une fenêtre pour exécuter du code. Ici je lui ai demandé de coder une image de lapin rigolo.
Anthropic est certainement la startup d’IA la plus intéressante du moment. Et pas seulement parce qu’elle a accueilli tous les chercheurs déçus d’OpenAI. Elle fait beaucoup moins de marketing que sa rivale, mais elle bosse ! Après avoir surpris tout le monde avec Claude 3, devenu très vite le principal concurrent de ChatGPT, Anthropic vient de sortir son meilleur modèle : Claude 3.5 Sonnet. Il s’est rapidement classé en tête de toutes les IA, devant le dernier GPT-4o. Plus intéressant, cette IA est un modèle de “milieu de gamme”. Donc moins coûteux en énergie, plus rapide, et (c’est la surprise) plus puissant.
Caude propose aussi une fonctionnalité assez utile si tu fais du code (ou si tu veux apprendre). Elle exécute le code qu’elle te propose dans une petite fenêtre, appelée “Artifact” et peut aussi générer des designs de pages web ou de documents texte.
Si tu ne connais pas encore Claude, c’est le moment d’essayer cette alternative à ChatGPT. C’est mon IA préférée. Et elle est gratuite.
👉️ Tester Claude.
INVESTIS EN TOI
Rejoins le groupe d’entraide “Génération IA” sur WhatsApp
Comme tu ne le sais peut-être pas, il existe un petit groupe de 300 personnes qui, tous les jours, échange avec Thomas et moi pour mieux comprendre et utiliser l’intelligence artificielle générative. On y discute des dernières actualités, on partage des prompts, des outils, des pratiques, on échange sur nos difficultés ou nos questionnements, et il y a toujours quelqu’un pour venir en aide aux autres. Je suis super fier de ce groupe. La qualité des échanges est incroyable.
Pour y accéder, il faut avoir acheté une des formations à ChatGPT (compatibles avec Claude, Gemini et Mistral) ou à Midjourney.
Ces formations sont le prolongement de la mission de cette newsletter. On s’informe d’abord, puis on se forme. Toujours avec un esprit critique. Et enfin… on partage entre nous !
Ce sont aussi ces formations qui permettent de financer les heures passées à produire la lettre gratuite que tu as entre les mains !
Si tu as envie de rejoindre “celles et ceux qui savent”' (haha), je t’offre 20% de réduction sur tous les modules. Tu peux les découvrir formations ici.
PROMPTOLOGIE
En attendant Sora d'OpenAI, qui avait impressionné Hollywood mais que personne n'a jamais pu tester, un nouvel acteur fait sensation dans le petit monde des IA génératives de vidéo : Luma AI.
Les vidéos sont courtes (5 secondes), mais d'une qualité cinématographique jusqu'ici inégalée (en tout cas pour un outil que tu peux VRAIMENT utiliser).
Pour la première fois il est donc désormais possible de réaliser des petits clips de qualité, pour des pubs sur le web par exemple, ou simplement pour le plaisir de raconter une histoire.
A condition de bien savoir l'utiliser.
Je te donne quelques conseils et trois prompts pour réaliser un joli petit film. Mais comme ça prend un peu de place, je te propose de les retrouver dans ce post :
On construit cette lettre ensemble !
Vous êtes désormais 17250 à recevoir cette lettre. Soit 1200 de plus que le mois dernier. Merci !
Les retours à ma dernière lettre sur “comment (bien) travailler avec l’IA” ont été très positifs ! Mais laisse moi te confier quelque chose…
Si tu es abonné(e) à cette lettre depuis longtemps, tu as peut-être remarqué que le rythme avait un peu baissé ces derniers temps. C’est parce que je privilégie la qualité sur la quantié.
Si tu le ne sais pas encore, je vis à Bali depuis deux ans. Ce qui me permet de parler de technologie loin de l’agitation un peu folle qui anime le milieu de l’intelligence artificielle. Donc quand je te parle d’IA, je ne cherche pas à en faire la promotion, j’essaie juste d’explorer avec toi cette révolution avec le plus de recul et d’esprit critique. Mais avec aussi un esprit pragmatique. Je me refuse, par exemple, à parler d’outils qui m’impressionnent mais ne me servent à rien, et je ne parle jamais des démonstrations tonitruantes des acteurs du milieu tant que je n’ai pas pu les tester moi-même.
Ça limite très fortement le spectre de mes sujets d’écriture et c’est tant mieux : la surcharge informationnelle est devenu un problème de santé publique, nous devons prendre soin de notre cerveau. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle je suis parti vivre sur une île. Ce mois-ci, je me suis infligé un petit voyage en France de 30 jours, mon cerveau est donc en très mauvais état. En plus, pas de chance : il pleut, il fait froid, les gens sont déprimés et le paysage politique est dans un chaos absolu… du coup j’en ai profité pour manger du fromage, boire du vin nature et explorer les outils français d’IA.
Si tu as envie de comprendre ce que cet éloignement à Bali m’a apporté, je raconte tout dans un excellent podcast piloté par Anne-Sophie Dutat.
Porté par ses questions bienveillantes, je me suis confié beaucoup plus que d’habitude. Je parle de mes échecs et de comment je les ai surmontés et, bien sûr, je parle beaucoup d’IA et de surcharge informationnelle. Le résumé est ici.
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🗳️ Benoit, Thomas et FlintGPT
Comment faire des vidéos de folie sans t’arracher les cheveux (enfin pas trop)