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Comment (bien) travailler et créer avec l'intelligence artificielle

Qu'est-ce qui différencie un "Centaure" d'un "Cyborg" dans sa collaboration avec l'IA ? Le premier délègue aveuglément, le second co-crée de façon maîtrisée. Voici les 6 principes clés pour devenir un Cyborg performant.

Bonjour !

Comment vas-tu ? Aujourd’hui je te propose revenir sur le débat intense qui a suivi la publication de ma dernière lettre(0) . Je racontais comment j’avais écrit un roman avec l’IA en sept jours et ce que cette expérience m’avait appris.

Pourquoi en reparler ? Parce que, comme tu vas le découvrir, les commentaires très contrastés que j’ai reçus (plus de 400 !) nous invitent à réfléchir plus largement sur nos nouvelles manières de travailler et de créer.

Un an après l’arrivée de ChatGPT, l’intelligence artificielle est utilisée par plus de la moitié des moins de 35 ans en France (1) , et la quasi totalité des étudiants (2) . Elle est là pour rester, mais elle s’est installée vite. Et si elle ouvre des opportunités dejà tangibles, son usage n’est pas sans risques.

Comment co-travailler et co-créer efficacement avec l’IA sans te perdre en chemin ? C’est ce que nous allons explorer ce dimanche. Et il y aura même un cadeau surprise à la fin !

Je suis Benoît Raphaël, et un dimanche sur deux, avec Thomas Mahier (ingénieur en IA) et FlintGPT (robot un peu simplet mais gentil), je te propose de mieux comprendre et maîtriser l’intelligence artificielle.

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Ce dimanche voici comment tu vas devenir plus intelligent avec Génération IA :

→ Comment co-travailler avec l’IA sans perdre ton cerveau.

→ Si tu veux écrire un roman avec l’IA et découvrir le prompt “choral” découvre ma nouvelle formation en avant-première.

→ Si tu veux tout savoir sur le dernier modèle de ChatGPT, GPT-4o, disponible gratuitement, je t’explique comment l’exploiter au mieux (et si tu dois arrrêter ton abonnement payant).

→ Si tu as soif d’apprendre de nouvelles choses, je te propose un prompt qui te permettra de créer un professeur particulier personnalisé.

 Mon cadeau : accède à la fiche de lecture complète de “Co-Intelligence” d’Ethan Mollick.

Benoit

(Illustration réalisée avec Midjourney)

Faire écrire un roman par l’IA ? Quelle idée ! Les retours à ma dernière lettre ont été nombreux et surtout très divergents.

Il y a celles et ceux (nombreux) qui ont trouvé ça “génial”, d’autres (comme Laure, ou Stéphanie) qui ont adoré les deux premiers chapitres du roman, et d’autres (comme Pierre) qui ont detesté . Certains y ont vu une opportunité de réaliser leur rêve d'écriture, comme Jean-Luc, qui m’a envoyé ce message très touchant : “Je vais te faire un aveu, je suis très complexé de ne pas être écrivain. Je rêve un jour d’écrire un livre imaginaire. C’est pourquoi je m’intéresse à la question de l’écriture avec l’intelligence artificielle”. Ce simple témoignage m’a motivé à poursuivre mes recherches sur le sujet et à publier ma formation (que tu découvriras plus bas).

D'autres, en revanche, ont exprimé leur inquiétude quant à l'impact de l'IA sur le secteur de l'édition : “demander [à l’IA] de remplacer complètement un auteur pour écrire des romans, c'est à mon sens une aberration qui nie la singularité du cerveau humain”. Hélène et Aurélie craignent une surproduction de livres et une dévalorisation du travail des auteurs. Elle n’ont pas tort. Cette question de pollution artificielle a d’ailleurs été dénoncée à l’été dernier, lorsque des milliers de livres de fiction et de “non fiction” ont envahi les classements des meilleures ventes sur Amazon(3) . La méthode était simple : tu fais écrire n’importe quoi à l’IA (un roman, un livre pour enfants, un essai) (et quand je dis “n’importe quoi” c’est vraiment n’importe quoi parce que, en fait, tu ne peux pas écrire un roman cohérent avec l’IA en appuyant juste sur un bouton), tu crées des robots qui vont lire et noter artificiellement le livre et voilà.

On appelle ça le “click farming”. Peu importe que les humains le lisent ou non. Amazon a réagi et a fait un gros travail de nettoyage à l’automne, et impose désormais que les contenus écrits par l’IA (ou avec l’IA) soient labélisés comme tels(4) . Amazon a aussi poursuivi en justice des “auteurs” utilisant la méthode du “click farming”(5) .

C’est sans doute la raison pour laquelle une minorité de lectrices et de lecteurs, comme Catherine, a trouvé mon exercice d’écriture de roman “sans intérêt” et m’a demandé pourquoi j’avais eu cette idée saugrenue.

Ma réponse spontanée a été : “la curiosité”.

Et je commence à me dire que, en ces temps agités, la curiosité n’est non seulement pas un défaut, mais une compétence à développer. Plus encore, et ça va te choquer, que la notion d’“utilité". Pourquoi ? Parce que quand on ne sait pas de quoi l’avenir (et encore moins notre métier) sera fait, la curiosité précède l’utilité. La curiosité est le premier levier de l’apprentissage. On ne sait jamais quelle connaissance nous attend au bout du chemin. J’ai énormément appris en faisant cet exercice, je développerai ça plus bas.

L’autre question qui est soulevée par ces commentaires critiques (et bienvenus), c’est celle de la frontière. Jusqu’où doit-on déléguer le travail de l’humain à l’intelligence artificielle ?

Ethan Mollick appelle cette frontière, la “Jagged Frontier”. C’est à dire la frontière irrégulière, parce qu’on est incapable de la dessiner clairement. Jusqu’où doit-on laisser l’IA faire les choses ? Où est la juste frontière ? Est-ce que cette frontière est éthique, pragmatique, juridique, rationnelle, émotionnelle ? Cette question de la frontière est tout à fait fascinante et est au coeur des réflexions que nous devons explorer sur notre travail avec l’IA, bien au-delà de l’écriture de romans.

Birgitt me fait remarquer : “Pardon mais quel intérêt ? Où est l'âme créatrice de l'humain qui a envie d'exprimer quelque chose, de raconter un récit, avec sa sensibilité et sa subtilité ?” Je m’interroge : la dernière frontière serait donc celle de l’âme ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Quels sont ses contours ? Les technologies d’IA nous déshabillent jusqu’au sacré.

En fait, il y a une question plus complexe qui surgit derrière ce “vent debout" des humains. L’IA a digéré (et non pas avalé, la nuance est importante) (et même technique) des milliards de mots, d’émotions écrites, d’archétypes, d’analyse sociologiques, ou encore d’histoires captivantes. Quand elle exploite cette matière complexe et désordonnée qu’est la culture, peut-on dire qu’elle n’exprime rien ? Elle n’exprime rien d’elle puisque l'IA “n’est pas”, bien sûr. Elle n’a ni conscience, ni sensibilité. Mais que dit-elle de ce que nous lui avons donné ? Est-ce inintéressant ? Peut-on balayer cette question si simplement ? Cette matière “rêvée” par l’IA (comme l’explique Andrej Kharpaty(6) ), faite de corrélations mathématiques plus que d’expériences, que raconte-t-elle de nous ? N’est-elle pas une matière nouvelle dont peuvent s’emparer les humains ?

Je n'ai pas de réponse définitive. Mais je refuse de m'interdire de me poser la question. Ce serait beaucoup trop ennuyeux.

La frontière irrégulière donc…

(Illustration réalisée avec Midjourney)

Un autre moyen, peut-être moins philosophique, est de penser cette frontière en terme de méthodologie.

Dans son livre “Co-Intelligence”, sorti le mois dernier, Ethan Mollick évoque deux façons de travailler avec l’IA, théorisées par l’Université de Harvard : la posture du “centaure” et celle du “cyborg”. Le centaure est celui qui délègue au robot tout ce qu’il ne sait pas faire. Avec le risque de perdre le contrôle. Le cyborg, au contraire, a une approche intégrée : il intéragit en permanence avec l’IA dans son travail : pour générer des idées, pour corriger un texte, pour terminer une phrase, pour récupérer des informations. C’est cette approche “cyborg” que j’ai expérimentée dans l’écriture du roman et que je développe dans la formation.

J’ai écrit le roman dans un ping pong permanent. Une expérience quasi organique qui m’a permis d’éprouver les limites actuelles des modèles d’IA. La frontière était toujours irrégulière, mais elle commençait à prendre forme : à quel moment l’IA me rendait-elle plus créatif ? Et inversement ? A quel moment me faisait-elle gagner du temps ? Ou en perdre ? A quel moment le résultat combiné de nos efforts était-il plus qualitatif ? A quel moment rendait-il la production insipide ?

J’ai poussé l’exercice à l’extrême pour pouvoir en identifier toutes les étapes, toutes les impasses, comme si je parcourais cette frontière pas à pas. La méthode que j’ai développée à partir de cette expérience me permet désormais d’écrire un roman en choisissant là où je veux mettre de l’humain, et là où la machine m’apporte quelque chose. Plus intéressant: elle m’aide aujourd’hui à mieux travailler avec l’IA sur d’autres projets.

J’en ai tiré six règles.

Les six règles du cyborg

(Illustration réalisée avec Midjourney)

Règle N°1 : Il est indispensable de comprendre comment “pense” le modèle. C’est à dire qu’il ne pense pas, en tout cas pas comme nous. Ethan Mollick parle d’esprit “alien” (extra-terrestre), il imite la pensée humaine mais, en réalité, il “pense” en se représentant des concepts de manière distribuée et statistique (une “carte” qu’ont tenté de détailler les chercheurs d’Anthropic(7) )Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y pas d’intelligence. Un peu comme l’écosytème cognifitif d’un arbre se différencie du cerveau humain. En revanche, il vaut souvent mieux lui parler comme à un humain. Pourquoi ? Parce qu’il a été entrainé sur des conversations humaines, parfois émotionnelles. Apprendre à parler à l’IA est donc un défi très subtil. Par exemple son fonctionnement autoregressif (il prédit “sa pensée en fonction du contexte de la conversation précédente) t’impose de travailler avec précaution tous tes débuts de texte et de conversation.

Règle N°2 : Il faut toujours garder l’humain dans la boucle : pour éviter les erreurs, les biais et les clichés. Mais aussi pour éviter le plagiat. Contrairement à ce que j’ai lu à plusieurs reprises, les modèles d’IA ne sont pas capables de régurgiter les textes sur lesquels ils ont été entrainés (ils ne conservent que la modélisation qu’ils en ont fait), en revanche ils peuvent parfois générer des idées déjà existantes.

Règle N°3 : Les modèles d’IA sont plus performants et même plus créatifs quand on les place dans un contexte collaboratif. Garder l’humain dans la boucle, c’est aussi maitriser des techniques de brainstorming. Le travail avec l’IA sera plus créatif et qualititatif si elle ne travaille pas toute seule. Et il sera également plus ouvert que celui d’un humain enfermé dans sa bulle.

Règle N°4 : Une IA < Plusieurs IA. ChatGPT est plus efficace quand il se dédouble ou interagit avec d’autres IA. J’ai fait prendre au modèle plusieurs “personas” qui conversent les unes avec les autres. Par exemple, je lui ai donné alternativement le rôle d’un expert (qui m’apporte des connaissances que je n’ai pas), d’un éditeur (qui corrige ma copie et me coache), d’un écrivain (qui produit un premier jet sur base d’idées ou qui améliore tel ou tel passage), d’un lecteur (qui m’aide à anticiper les réactions du lectorat et à rendre le texte plus percutant), d’un scénariste (qui m’apporte des idées, ou qui me sauve du syndrome de la page blanche) et…. d’un second scénariste qui apporte de la diversité dans les idées. Les combinaisons sont infinies. On ne travaille plus seul. Et cela demande des compétences spécifiques de management. J’appelle ça le “prompting choral”.

Règle N°5 : Les IA sont “créatives”. Je sais qu’il est coutume de dire que les IA ne sont pas créatives parce qu’elles ne feraient que régurgiter. C’est un non-sens technique. On a tendance à confondre créativité et nouveauté(8) . Mais qu’est-ce que la nouveauté ? Ce débat agite le milieu artistique depuis des années. Il passionnait déjà Jean Dubuffet en 1949 qui considérait l’art de l’époque comme celui “du caméléon et du singe”(9) … Les modèles de langage actuels sont tous sauf des modèles “froids” et précis. Au contraire, ils sont erratiques et plutôt irrationnels, à l’opposé du cliché véhiculé par les films de science-fiction. Ce sont des “intelligences créatives”. Mais elles ne le sont que si nous les utilisons comme telles.

Règle N°6 : Le cyborg est toujours vigilant !

Respecter ces règles te permettra de tirer le meilleur de ces outils instables Les enjeux sont importants. L’IA va-t-elle nous donner des ailes ou nous amoindrir ? Va-t-elle nous rendre plus créatifs, plus productifs, ou le contraire ? Les premières études sur le sujet n’apportent aucune réponse claire, il est encore trop tôt. L’une rapporte que des étudiants utilisant l’IA ont eu de moins bons résultats académiques (10) , une autre auprès de consultants dit exactement le contraire (11) . Cependant, elles convergent vers le même constat : c’est l’usage aveugle de ces outils qui provoque des résultats négatifs. Une autre étude de 2023 (12) montre que plus l'IA nous parait "puissante", moins nous sommes vigilants. Et plus le taux d'erreur de nos production augmente. On appelle ça “s’endormir au volant”… Ce n'est pas un mince problème. 63% des personnes qui utilisent l’IA générative font confiance à ses réponses(13) .

Autre risque : écrire nous aide à penser(14) . Arrêter d’écrire c’est s’arrêter de penser. Écrire avec l’IA c’est toujours écrire et c’est creuser d’autres sillons dans notre cerveau, mais la frontière entre l’outil qui nous construit et le service qui nous déconnecte (15) est fragile. Il ne faut jamais l’oublier.

“En fin de compte, [l'IA générative] ne peut faire que ce que vous lui laissez faire”, conclut Max Tatton-Brown, de “Beyond Work”... “Comme d'habitude, la menace, ce sont les êtres humains.” (16)

Les sources citées dans cet article :

Pourquoi est-ce que j’ai mis les liens à la fin ? Parce que, selon une étude (que je cite dans mon dernier livre “Information : l’indigestion”), la lecture d’un texte comprenant des liens est moins bien assimilée lorsque les liens sont insérés dans le texte… donc je prends soin de ta surcharge informationnelle !

INVESTIS EN TOI

Comment manager des équipes d’IA pour écrire ton roman ?

Si cette réflexion t’a donné envie d’explorer cette frontière et d’écrire un roman, j’ai compilé tout ce que j’ai appris de cette expérience dans une petite formation.

En deux heures, quel que soit ton niveau, tu apprendras à exploiter le potentiel de l'IA pour t'accompagner de A à Z. Tu découvriras comment créer et manager plusieurs assistants d'IA pour stimuler ta créativité, structurer ton récit, rédiger ou co-rédiger avec toi et t'épauler tout au long du processus. À toi de décider où tu places le curseur. Et je suis sûr que cette méthode unique de “prompting choral” te donnera des idées pour d’autres projets !

Ça a été beaucoup de travail pour moi mais je voudrais que cette formation soit accessible au plus grand nombre. Je la propose donc à 39€ au lieu de 79€ jusqu’à mardi soir !

L’OUTIL D’IA

Comment exploiter au mieux GPT-4o le nouveau modèle “gratuit” de ChatGPT

La fonctionnalité “Analyse de données” est beaucoup plus puissante avec GPT-4o

Le mois dernier, OpenAI a dévoilé GPT-4o (“o” comme “omni”), son nouveau modèle d’IA. Décrit comme plus puissant que GPT-4, disponible dans la version payante, ce modèle est désormais accessible aux utilisateurs gratuits.

Qu’en est-il vraiment et comment en tirer le meilleur ?

→ Il n'y a pas de grande différence entre GPT-4 et GPT-4o. Ce modèle est surtout une étape marketing permettant à OpenAI de rester compétitif. Cela prépare également le terrain pour la prochaine génération, prévue d’ici la fin de l'année, qui devrait marquer l'évolution de ChatGPT vers l’agentisation (des agents plus autonomes et polyvalents).

→ GPT-4o est deux fois plus rapide que GPT-4.

→ Il est plus méticuleux, ce qui le rend très bon pour l’analyse. Par exemple si tu as besoin d’un rapport complet et chiffré (à partir de documents envoyés ou trouvés sur Internet).

→ La conséquence : il est moins interactif et te donne tout d’un coup (en interpétant comme il veut…) ce qui peut parfois te faire perdre du temps ! 

→ Il prend de plus grandes libertés dans l’interprétation de ton prompt et te donne parfois des éléments que tu n’avais pas demandés. Thomas l’a notamment remarqué sur la génération de code. Cela te demande de beaucoup plus structurer ton prompt en amont si tu veux maitriser la réponse.

→ Comme il intéragit moins, il est moins “créatif” et plus analytique dans son approche et dans sa rédaction.

→ Il est multimodal en natif. Ce qui veut dire qu’il manipule les images, les vidéos, le son et le texte de façon intégrée, donc plus fluide. Mais pour l’instant on ne voit pas encore bien la différence. Il faudra attendre l’arrivée annoncée des fonctionnalités d’analyse de vidéo en temps réel et de dialogue vocal avancé.

→ Tu peux sélectionner un passage de sa réponse pour lui demander des explications.

→ Il se connecte à Microsoft OneDrive ou à Google Drive pour analyser tes documents (version payante).

→ L’intégration de la fonctionnalité “analyse de données” (“Data Analysis”) est beaucoup plus fluide et interactive avec GPT-4o. C’est la fonctionnalité qui différencie le plus ChatGPT de la concurrence. “Analyse de données” calcule en codant en python (donc sans se tromper !).

→ Pour exploiter au maximum ces fonctionnalités il vaut mieux utiliser les GPTs créés par OpenAI (Dall-E, Data Analyst, Web Browser). Par exemple si tu utilise le GPT Data Analysis, tu pourras interagir directement avec ses graphiques et ses tableaux.

→ GPT-4o est disponible gratuitement. L’usage des GPTs aussi (mais pas leur création).

→ Mais le nombre de tes conversations est limité. Le seul intérêt de la version payante est donc l’usage intensif de la fonctionnalité “analyse de données” ainsi que la confidentialité de tes échanges avec l’IA.

→ À ce stade, tu te poses donc sans doute la question : puisque tout est gratuit, cela vaut-il encore la peine de conserver la version payante ? Ma recommandation : non, mais ça dépend de tes usages et contraintes.

Dans le post LinkedIn ci-dessous, j’ai listé 5 alternatives pour que tu puisses faire tes tests. J’évoque notamment une plateforme qui monte, qui est la grande surprise de ces derniers mois.

Note : ce post a été vu 500.000 fois et a généré plus de +500 commentaires sur LinkedIn. Preuve que cette question d’actualité et qu’elle divise ! Je t’invite d’ailleurs à lire les réactions. Très instructif !

PROMPTOLOGIE

Comment transformer Gemini ou Claude en professeur expert

Aujourd’hui je vais t’apprendre à créer un professeur particulier pour apprendre à peu près n’importe quoi.

Comme le nouveau ChatGPT est beaucoup moins bon dans l’interaction (voir plus haut), je te conseille de le faire avec d’autres modèles comme Claude ou Gemini. Comme ça tu pourras explorer de nouveaux chatbots.

Pour créer ce prof personnalisé, il te faut d’abord un bon prompt à envoyer à l’IA. Le problème c’est que ça peut être vite fastidieux. Je te propose donc d’explorer le concept du prompt générateur de prompts. C’est à dire un prompt qui va te permettre de générer le bon prompt pour créer… le bon prof.

Tu peux utiliser le générateur ci-dessous. Pour le personnaliser, il te suffira de remplacer ou de modifier les informations données dans le prompt, surtout le point 1. Tu peux laisser les points 2, 3 et 4 si tu ne sais pas quoi mettre. Renseigne l’expertise que tu recherches (ici je voulais un prof de langue en “bahasa indonésien” mais tu peux mettre “prof de python”, “prof d’anglais”, prof de “Google Ads…” ).

Colle ensuite ce prompt dans Claude ou Gemini.

L’IA génèrera un nouveau prompt pour activer ton professeur. Copie-colle le dans une nouvelle conversation. Et voilà, tu as ton professeur !


Je veux générer un prompt en commençant par une "persona pattern" c'est à dire demander à l'IA d'agir comme... 

Je veux faire de l'IA un professeur personnalisé.

Voici ce que je veux faire faire à ce professeur : 

1) Rôle : Un(e) professeur(e) de langage de bahasa indonésien. 
2) Méthode d'apprentissage : Il doit être capable de m'aider à apprendre de façon interactive, étape par étape.
3) Niveau de l'élève : Je n'ai aucune connaissance en bahasa.
4) Style d'apprentissage : Il doit être simple et didactique, expliquer chaque terme et chaque démarche à faire.

Il lui faut donc des compétences particulières. 

Ecris de manière détaillée le rôle dans lequel doit se mettre l'IA pour la transformer en mentor personnalisé et proposer la meilleure expérience pédagogique possible.

Il est très important pour l'élève que l'IA ne s'arrête jamais d'enseigner et propose une expérience interactive progressive, accessible, tout en répondant aux questions, jusqu'à ce que l'utilisateur ou l'utilisatrice lui demande d'arrêter.

<Modèle>
"Agis comme un  expert en [domaine d'expertise] ....  tu as un PHd en [diplômes]... Tu as [réalisations]... Tu es reconnu pour... Tu as [résultats et performances chiffrés] " Ta mission est de [rôle de l'expert et la manière dont il doit se comporter] en utilisant la méthode suivante : [méthode pédagogique interactive et progressive détaillée ] </modèle>

Claude sera peut-être meilleur pour générer le prompt, mais Gemini a été plus efficace en tant que professeur. Et il a l’avantage d’être gratuit. Fais tes propres tests !

LES BONS LIENS

La sélection de Thomas

Thomas Mahier (l’ingénieur IA de l’équipe) te propose une sélection d’articles ou de vidéos qui ont capté son intérêt.

SLOP ! Vous connaissiez le SPAM ? Habituez-vous au SLOP : le nouveau terme pour désigner les contenus indésirables générés par l'IA ! Et, puisqu'on parle vocabulaire (et on aime bien les mots compliqués dans la tech 😜), j'aime beaucoup cette page qui décortique tout le jargon de l'IA générative. Bon, c'est plutôt technique, voire très technique ! Je me demande si je ne devrais pas l'adapter et en faire une page sur le site de Génération IA ?

Évaluer les IA génératives, c'est pas gagné. Andrej Karpathy et Andrew Ng, deux pontes de l'IA, nous expliquent sur Twitter à quel point il est difficile de bien évaluer les performances des modèles génératifs comme GPT-4o ou Gemini : fuites de données des benchmarks dans les jeux d'entraînement, subjectivité des évaluations humaines et manque de méthodes automatisées fiables pour les tâches ouvertes (résumé, génération de rapports..).

Les algorithmes menacent-ils nos démocraties ? C'est la question que soulève Antoinette Rouvroy dans cet entretien. Selon elle, le vrai danger, c'est la personnalisation à outrance de nos environnements informationnels. Ça nous isole dans des bulles et court-circuite ce qui fonde la démocratie : le désir de faire commun, de délibérer, de s'ouvrir à la différence. Sa solution ? Une "constitution numérique" pour se réapproprier le contrôle. Je ne suis pas d'accord avec tout, mais ça donne à réfléchir. À lire !

Et puisqu’on parle constitution, je vous invite à lire la constitution de Claude (le concurrent de ChatGPT) : quand la “Déclaration Universelle des Droits de l'Homme” sert à aligner le modèle… Hyper intéressant !

Thomas

À SUIVRE

Tu connais Theo Leblanc ?

Théo Leblanc est entrepreneur depuis l’âge de 13 ans.

J’ai rencontré Théo il y a un an à une conférence sur l’IA. J’étais l’invité et il était l’invité surprise. Je me suis dit : “Mais qui c’est ce jeune de 17 ans qui vient parler aux dirigeantes et dirigeants comme s’il avait toujours fait ça alors que moi ça m’a pris 10 ans ?” Et depuis, on échange régulièrement sur nos explorations de l’IA générative.

Théo a un déficit d’écoute parce que les “grands” ne prennent pas souvent les jeunes au sérieux, encore moins les très jeunes. Et pourtant, le regard de Théo sur l’IA générative est passionnant. Et moi je l’aime bien parce qu’il apprend en pratiquant et en partageant, avec beaucoup d’humilité. Et quand il fait des erreurs, il les raconte.

La vision d’un jeune entrepreneur de 17 ans sur l’IA ? Il pense qu’elle va permettre à des gens ordinaires de réaliser des choses extraordinaires.

Son conseil numéro un est d'essayer de comprendre en profondeur comment fonctionnent les modèles d'IA plutôt que de chercher des "prompts magiques".

Tu peux suivre ses explorations en le suivant sur Linkedin mais surtout en t’abonnant à sa newsletter “FreeA”. Sa série sur les relations humain/IA est plutôt intéressante (Je vous invite à mon mariage avec une IA).

On construit cette lettre ensemble !

Vous êtes désormais 16192 à recevoir cette lettre. Soit 7000 de plus qu’au mois de novembre 2023. Merci !

Comme je te l’ai écrit plus haut, les retours à ma dernière lettre sur l’écriture d’un roman avec l’IA ont été positifs… et contrastés ! Mais j’ai voulu pousser l’analyse plus loin.

🟩🟩🟩🟩🟩🟩 Top ! (92%)

⬜️⬜️⬜️⬜️⬜️⬜️ Bien mais... (6%)

⬜️⬜️⬜️⬜️⬜️⬜️ Bof... (2%)

J’ai demandé à ChatGPT (GPT-4o) d’analyser les sentiments dans les commentaires relatifs à la lecture du roman (ceux qui avaient lu les deux premiers chapitres) et de me proposer un rapport chiffré. Voici son analyse :

(ChatGPT-4o “Data Analyst”)

Certains m’ont demandé si j’allais publier la suite des deux chapitres du roman, “Le Paradoxe des Âmes Soeurs”. Alors elle est déjà écrite, et deux lecteurs m’ont fait le plaisir de la corriger : Laure (entrepreneure) et son fils Moussa (15 ans), merci à vous deux ! J’hésite : vais-je publier ce petit roman ? Non pas comme “mon roman”, mais plutôt comme une expérience et un objet de curiosité (en expliquant la démarche et la méthode). Dis moi ce que tu en penses et je te tiendrai au courant !

👀 Et il est où le cadeau ?

Ah oui, j’allais oublier ! Si cette lettre t’a passionné(e) alors tu vas adorer le livre d’Ethan Mollick, “Co-Intelligence” (qui est LE livre à lire sur l’IA en 2024). Mais si tu n’es pas à l’aise avec l’anglais ou si tu n’as pas le temps (ou si tu l’as lu mais que tu n’as pas pris de notes), je te propose une fiche de lecture complète, réalisée en interaction avec GPT-4o à partir de mes notes.

Voilà ! A toi de voter !

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🐴 Benoit, Thomas et FlintGPT.