Comment se faire passer pour un sculpteur talentueux avec l'IA générative ?

En Bref: Les plateformes de médias sociaux, en particulier Facebook, deviennent de plus en plus un terrain fertile pour le contenu généré par l'IA. Depuis quelques semaines, des utilisateurs génèrent de fausses photos posant à côté d’une oeuvre en modifiant de vraies photos d’artistes. Ce phénomène, qui n'est pas intrinsèquement malveillant, pose des questions sur l'authenticité, la propriété intellectuelle et de l'éthique. Cette technique s’appelle le “image to image AI”. Vous téléchargez une image, et demandez à une IA générative de la recréer artificiellement.

La sensation virale générée par l'IA: Une image d'un homme avec une sculpture en bois de chien a été reprise sur plusieurs pages Facebook, avec des variations présentant différents chiens et individus. Cette image, qui était initialement réelle, a été transformée en une usine à contenu généré par l'IA, suscitant des inquiétudes concernant le vol de travail, un public non averti et la facilité avec laquelle la technologie de l'IA peut manipuler les perceptions.

L'homme derrière la sculpture originale: Michael Jones, un sculpteur de tronçonneuse professionnel basé au Royaume-Uni, a créé la sculpture originale de berger allemand. Son travail a été volé et reproduit dans diverses versions générées par l'IA, dévaluant sa création originale et créant des attentes irréalistes pour l'art de la sculpture sur tronçonneuse.

Le côté sombre du contenu généré par l'IA: Le contenu généré par l'IA est utilisé pour le farming d'engagement, des pages spammées publiant des images altérées pour obtenir des likes, des partages et des commentaires. Cette tendance exploite non seulement le travail des artistes mais manipule également les utilisateurs pour qu'ils applaudissent les créations inexistantes de l'IA, potentiellement ouvrant la voie à des campagnes de désinformation plus sophistiquées.

La réponse des passionnés de l'IA: Un groupe de passionnés de l'IA, de sceptiques, de chercheurs et de personnes intéressées a commencé à documenter la prolifération de clones générés par l'IA et volés d'images virales sur Facebook. Ils cherchent à sensibiliser le public au problème et à protéger les utilisateurs contre le contenu généré par l'IA qui les induit en erreur.

Le point de vue de l'artiste: Catherine Hall, une artiste de Nouvelle-Zélande, a été systématiquement en train de retracer les différentes versions des doubles générés par l'IA de diverses images sur Facebook. Elle croit que le contenu généré par l'IA est un problème important pour les artistes dans le monde entier, car il vole le crédit et expose leur travail à des attentes irréalistes.

Le point de vue de l'expert: Hany Farid, un professeur à l'Université de Californie à Berkeley, spécialisé dans la désinformation de l'IA et les deepfakes, souligne l'importance de notre capacité à distinguer la réalité de la fiction. Il met en garde contre les conséquences potentielles graves du contenu généré par l'IA pour la société et la démocratie si elles ne sont pas abordées.

L'appel à l'action: À mesure que la technologie de l'IA avance, il est crucial d'aborder les défis qu'elle pose en termes d'authenticité, de propriété intellectuelle et de considérations éthiques. Cela nécessite une prise de conscience accrue, une éducation et une réglementation pour garantir que le contenu généré par l'IA ne compromette pas la confiance et l'intégrité des plateformes de médias sociaux et du paysage numérique plus large.

Image to Image AI, mode d’emploi : De nombreux outils gratuits en ligne permettent de faire ce type d’image to image via la technologie Stable DIffusion. Par exemple la plateforme IMGCreator. Il suffit de charger l’image, et de régler le niveau de mimétisme avec l’image originale. Et c’est tout.

Source : 404 Media